A Marinette de Gaby Silva -Cohen
chère Marinette,
Lors de l'assemblée générale à Agde et de l'hommage unanime qui t'a été rendu, de nombreux souvenirs ont ressurgi dans ma mémoire .
Aprés Beni-Saf, notre" grande maison" nous avons attérri "quelque part" souvent au hazard parce qu'un ami nous a dit "venez, ici il y a la mer, il fait beau, ou bien ici il y a du boulot...ou bien rien. Quand je pense à ces premiers temps, je ressens encore l'angoisse. quel que soit ce "quelque part" c'était incroyable! on ne reconnaissait personne, personne.Plus d'amis, plus de voisins ,on ne connaissait pas l'épicier, le boulanger, le libraire, on ne connaissait pas les gens dans la rue. Et quand je marchais dans la rue , je regardais dans tous les sens. J'écarquillais les yeux, dans l'espoir de reconnaître quelqu'un. J'évitais même de cliquer des paupières " au cas où ".-Personne . Et alors au bout d'un moment, les yeux piquent et les larmes coulent. Les mois ont passé et même quelques années, et un jour nous avons entendu parler de Nimes de notre stand, de l' association.La première fois à Nimes, rien que de voir le mot "Béni-Saf"écrit en gros,comment exprimer mon émotion, inutile , vous savez, vous aussi...
Et alors là je revoyais mes parents,( je les repérais dans la foule grâce au béret de mon père) et mes tantes, mes cousines, des copines et même des Béni-Safiens que j'avais oubiés.
Marinette , ces joies, ces émotions, ce sentiment que nous n'étions plus seuls, que tous les ans nous pouvions nous retrouver aux réunions, qu'on pouvait même se téléphoner grâce au génial petit annuaire, tout cela c'est à toi que nous le devons, et je n'exagére pas quand je dis que tu as changé notre vie.
Nous te remercierons jamais assez.
Merci Marinette, merci pour tout.